L'humain est fascinant. Tout en paradoxe. Repoussant, attirant. Complexe, et pourtant facilement définissable par ses choix et ses actes, dont l'irrationalité laisse souvent perplexe.
L'observation des traces humaines laissées à travers le monde permet d'entrevoir les manifestations d'une inépuisable volonté de vivre, et plus encore de la peur de mourir.
On court après l'immortalité.
On court dominés par cette volonté de faire des souvenirs un patrimoine, de conserver la mémoire, dans une lutte incessante pour sa préservation, contre l'inexorable fin de toute chose, de tout être. Quoi que l'on fasse, c'est toujours pour se laisser bercer par l'illusion de l'empreinte laissée derrière soi.
On crée, passionnés, menteurs. On ne cesse de construire. Des bâtiments par exemple. Pour y naître, y vivre, y apprendre, y travailler, y vouer un culte, y mourir. Pour toucher le ciel. Même après notre mort, il arrive qu'on érige encore un petit quelque chose pour ne pas être définitivement sous terre.
Quel que soit le matériau, on construit. Quel que soit le matériau, il finit toujours par s'écrouler. À notre image, ce monde humainement minéral naît et meurt. Ces sommets, ces murs, ces prouesses architecturales sont les preuves de notre immortalité.
Mais pour combien de temps ?